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L’observation, au surplus, s’est trouvée d’accord avec le raisonnement.

Comparons maintenant les mouvements simultanés des deux aiguilles, en les rapportant à la même pointe, à celle qui est tournée vers le nord.

Dans l’hémisphère sud, la pointe tournée vers le sud marche :

De l’est à l’ouest, depuis huit heures un quart du matin jusqu’à une heure un quart après midi ; donc la pointe nord de la même aiguille éprouve le mouvement contraire ; ainsi définitivement :

Dans l’hémisphère sud, la pointe tournée vers le nord marche :

De l’ouest à l’est, depuis huit heures un quart du matin jusqu’à une heure un quart après midi ; c’est précisément l’opposé du mouvement qu’effectue aux mêmes heures, dans notre hémisphère, la même pointe nord.

Supposons qu’un observateur, partant de Paris, s’avance vers l’équateur. Tant qu’il sera dans notre hémisphère, la pointe nord de son aiguille effectuera tous les matins un mouvement vers l’occident ; dans l’hémisphère opposé, la pointe nord de cette même aiguille éprouvera tous les matins un mouvement vers l’orient. Il est impossible que ce passage du mouvement occidental au mouvement oriental se fasse d’une manière brusque : il y a nécessairement entre la zone où s’observe le premier de ces mouvements, et celle où s’opère le second, une ligne où, le matin, l’aiguille ne marche ni à l’orient ni à l’occident, c’est-à-dire reste stationnaire.

Une semblable ligne ne peut pas manquer d’exister ;