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Deux causes principales semblent donc avoir nui aux progrès qu’on a faits jusqu’ici dans l’étude des phénomènes magnétiques, savoir : d’une part, le manque d’observations correspondantes faites dans des lieux suffisamment éloignés, et, de l’autre, l’imperfection des instruments. Le Bureau des Longitudes ayant fait établir récemment, à l’Observatoire, un appareil extrêmement précis, construit par Fortin, on pourra donner à cette branche de la physique toute l’attention qu’elle mérite, J’ai pu faire pour ma part des observations suivies sur ce sujet de 1818 à 1835 ; leur discussion fera l’objet du chapitre suivant.

Si je ne me trompe, il n’existait naguère en Europe qu’un seul endroit (l’Observatoire de Bushey-Heath, près de Londres) où l’on suivît régulièrement les variations diurnes de l’aiguille aimantée. On doit regretter que le propriétaire de cet établissement, le colonel Beaufoy, dont tous les physiciens ont été à même d’apprécier le mérite, se soit servi, dans ses observations, d’une aiguille supportée par une chape, et qu’il n’ait pas préféré de la suspendre, comme le faisait Coulomb, à un fil sans torsion.

M. Beaufoy a déduit de ses observations les valeurs suivantes des variations diurnes dans les divers mois de l’année. Je remarquerai ici, une fois pour toutes, que les observations du matin sont faites généralement à huit heures quarante minutes ; celles du milieu du jour, à une heure vingt minutes, et les observations du soir à sept heures cinquante minutes ; les variations du matin représentent donc le mouvement de l’aiguille entre huit heures