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obscurité. Tous les physiciens admettent que, en Europe, l’extrémité boréale de l’aiguille aimantée marche, tous les jours, de l’est à l’ouest, depuis le lever du soleil jusqu’aux approches d’une heure après-midi, et qu’ensuite elle rétrograde vers l’est ; ils admettent aussi que l’étendue de ces oscillations journalières est plus grande en été qu’en hiver, Mais tout cela est-il bien certain ? Est-il vrai aussi, par exemple, que la position géographique ait sur ces phénomènes quelque influence, et que l’aiguille, comme quelques observateurs l’ont cru, se déplace beaucoup moins, toutes les vingt-quatre heures, près de l’équateur terrestre que dans nos climats ?

Les académiciens de Pétersbourg ont plusieurs fois annoncé que, dans cette ville, la déclinaison ne varie ni du matin au soir, ni du jour au lendemain, ni même d’une année à l’autre. Malgré la confiance que les noms d’Euler, de Krafft, etc., peuvent inspirer, une anomalie aussi extraordinaire doit-elle être admise, tant qu’elle ne se fondera pas sur des observations nombreuses et faites avec des instruments très-précis ?

Lorsqu’on pousse l’exactitude, dans l’observation des oscillations diurnes de l’aiguille aimantée, jusqu’aux secondes de degrés, on ne trouve pas dans l’année deux jours qui se ressemblent parfaitement : ceci tient sans doute aux changements perpétuels des circonstances atmosphériques ; mais on conçoit combien il serait inutile d’essayer quelque hypothèse à cet égard, tant que des observations exactes et correspondantes n’auront pas appris si ces perturbations sont locales, ou si elles s’observent simultanément dans des lieux éloignés.