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avant d’adopter définitivement cette conclusion, d’attendre des observations ultérieures. »

Cependant, en 1817 (Annales de chimie et de physique, 2e série, t. vi, p. 443), nous avons crû pouvoir nous départir de notre réserve. Nous avons dit : « Le 10 février 1817, à une heure après midi, l’aiguille magnétique déviait à l’ouest de 22° 19’. Cette observation, comparée aux résultats des deux années précédentes, ne semble plus laisser aucun doute sur le mouvement rétrograde de l’aiguille aimantée. »

Cette conclusion ne fut pas immédiatement admise. D’après des observations qu’il avait faites à Londres, de 1817 à 1819, le colonel Beaufoy pensa même infirmer le résultat que j’avais obtenu (Annales de chimie et de physique, t. xi, p. 332). Mais bientôt cet habile observateur revint sur sa première impression et partagea complétement nos idées, aujourd’hui corroborées par un mouvement constamment rétrograde prolongé pendant près de quarante ans. Du reste, notre conviction était fondée sur plus de douze mille observations, non pas de déclinaisons absolues, mais de variations diurnes qui ne pouvaient laisser aucun doute.

Il était déjà assez difficile d’imaginer quelle espèce de changement, dans la constitution de la terre, avait pu, en cent cinquante-trois ans ; transporter la résultante des forces magnétiques qui en émanent, du nord à 23° vers l’ouest. On voit maintenant qu’il faudra expliquer de plus comment ce changement graduel a cessé pour faire placé à un retour vers l’état antérieur du globe.

Le mouvement graduel vers l’ouest n’a eu lieu qu’avec