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CHAPITRE IV.
moyens de perfectionner les observations de la boussole à la mer.

La boussole est, sans aucun doute, l’instrument qui a été le plus utile aux navigateurs. Mais en a-t-on tiré tout le parti possible ? Il est permis d’en douter. D’abord, on ne fait aucun usage, pour se guider dans l’immensité des mers, de la boussole d’inclinaison. Les observations de la boussole de déclinaison elle-même ne sont susceptibles, sur un navire en marche, que d’une précision très-limitée. Cela tient, pour les deux instruments, 1o à ce que, si la suspension est délicate, les oscillations des aiguilles produites par celles du navire sont très-irrégulières, très-nombreuses, et qu’on ne saurait alors procéder par moyenne ; 2o à ce que toutes les précautions prises, dans le mode de suspension, pour diminuer la mobilité des aiguilles, influent très-sensiblement sur l’exactitude des observations.

Eh bien, il existe un moyen, indépendant de la suspension, d’amortir les oscillations de l’aiguille aimantée, d’en diminuer considérablement le nombre pour une amplitude donnée ; un moyen à l’aide duquel les oscillations de 90° sont réduites à 1° et moins, presque instantanément, sans rien faire perdre à l’aiguille aimantée de sa mobilité. Ce moyen résulte de la découverte que j’ai faite des phénomènes du magnétisme de rotation. Des plaques de cuivre, convenablement disposées, suffiraient pour amortir au point que j’indique les oscillations de l’aiguille aimantée.

Les instruments qui réalisent ces curieux résultat sont