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ments marchands qu’il escortait. Il ne se sauva que huit matelots.

Le Saint-Georges, de 98, amiral Reynolds, et la Défiance, de 74, éprouvent le même sort sur la côte du Jutland. L’amiral, le capitaine de la Défiance, près de trois mille matelots, furent noyés.

En 1810, le Minotaure, de 64, fait naufrage à l’embouchure du Texel le 22 décembre : trois cent soixante matelots périssent.

Scoresby regarde comme très-probable que ces quatre naufrages n’auraient pas eu lieu si les commandants avaient connu les moyens de tenir compte de la déviation locale de la boussole.

En 1804, soixante-neuf navires marchands firent voile de Cork, le 26 mars, sous l’escorte de deux vaisseaux de ligne anglais, le Carysford et l’Apollon. Le 2 avril, dans la nuit, pendant que l’Apollon, d’après l’estime, était à 100 milles (40 lieues) de terre, il se brisa sur la côte de Portugal, près du cap Mondego. Vingt-neuf vaisseaux marchands qui avaient dirigé leur route sur celle de l’Apollon, firent également naufrage. Il périt dans cette catastrophe près de trois cents matelots.

On a longtemps attribué ce terrible naufrage à l’action des courants ; mais il paraît constaté, d’après la discussion à laquelle Scoresby s’est livré, qu’il faut plutôt en chercher la cause dans une erreur accidentelle de la déclinaison, qui trompa le capitaine de l’Apollon.