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la connaissance contribuerait puissamment aux progrès de la navigation, mais qui, à en juger par les résultats que quelques physiciens ont obtenus, semblent devoir être très-compliquées ; il est vrai que les premières observations de l’aiguille auxquelles il a fallu avoir recours sont trop modernes et trop défectueuses pour qu’on dût espérer qu’elles serviraient à éclaircir entièrement une question si difficile ; quoi qu’il en soit, le soin que les artistes ont apporté, depuis quelques années, à la construction des boussoles, a permis de donner aux observations une assez grande exactitude et de découvrir plusieurs phénomènes curieux dont il est question dans cette Notice.

Les nombres qui déterminent les caractères géographiques, hypsométriques, climatologiques, de chaque lieu de la terre, ne paraissent pas, en général, éprouver la moindre altération dans la suite des siècles. Il n’en est pas de même des éléments magnétiques : la déclinaison, l’inclinaison, l’intensité, changent visiblement en chaque lieu d’année en année, et même d’heure en heure. La loi de ces variations n’est pas parfaitement connue. Est-il, cependant, un sujet qui intéresse davantage la navigation ?

Fixons, pour une année déterminée, la série des points du globe où l’inclinaison de l’aiguille aimantée est nulle. La ligne continue passant par tous ces points est ce qu’on appelle l’équateur magnétique. Cet équateur, situé partie au nord et partie au sud de l’équateur terrestre, rencontre ce dernier équateur en des points qui portent le nom de nœuds. Eh bien, les nœuds sont changeants : par suite d’un mouvement de translation graduel de l’équa-