Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
LE TONNERRE.

sens et avec des vitesses plus ou, moins grandes, l’espace compris entre les nuages et la terre, apparat trop rarement aux regards des observateurs pour que des citations ne soient pas ici indispensables. Je me ferai même d’autant moins scrupule de les multiplier, que ces globes de feu sont aujourd’hui une pierre d’achoppement pour les météorologistes théoriciens de bonne foi, et qu’ils me paraissent devoir servir à expliquer comment, dans quelques circonstances, très-rares il est vrai, de bons paratonnerres ont été inefficaces.

Avant d’aller plus loin j’aborderai une objection dont ne manqueraient pas de se prévaloir tous ceux (et le nombre en est grand) qui subordonnent l’admission d’un fait, à la possibilité de le rattacher aux théories connues. Cette objection la voici :

Ces globes de feu que vous enregistrez, ont-ils existé réellement ? La forme qu’on leur a attribuée n’était-elle pas le résultat d’une illusion d’optique ? Un éclair de la première classe, en le supposant cylindrique, ne doit-il pas, s’il est exactement dirigé vers l’œil d’un observateur, lui paraître circulaire, ou du moins globulaire ?

Cette objection aurait quelque gravité si la forme sphéroïdale ne s’était jamais manifestée qu’à ceux qui, se trouvant exactement sur le chemin de l’éclair, devaient en être frappés. Mais un observateur placé en dehors de la route de l’éclair ; un observateur qui l’aperçoit transversalement, qui le voit tomber sur une maison voisine ou éloignée, ne peut lui attribuer la forme d’un globe, que s’il est globulaire en effet, Ces dernières circonstances de position se sont presque toujours rencontrées dans les