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riences de M. Ellicot, horloger, insérées dans les Transactions philosophiques, et qui ont, avec ce qu’on a rapporté d’admissible sur les tables tournantes, la plus grande analogie. Ce que le phénomène des tables offre, en apparence, de plus extraordinaire et de plus difficile à expliquer, est en effet cette circonstance, qu’avec les impulsions, pour ainsi dire infiniment petites, qu’on imprime avec les doigts à la masse ligneuse dont se compose la table, on finisse, à la longue, par communiquer à celle-ci des mouvements considérables. Eh bien, dans les expériences de M. Ellicot, deux horloges à pendules enfermées dans des boîtes séparées étaient suspendues à une tringle en bois fixée sur un même mur, et à la distance de 60 centimètres l’une de l’autre. La première de ces horloges marchait d’abord seule, la seconde était en repos ; après un certain temps, la seconde horloge avait été mise en mouvement par les vibrations imperceptibles transmises du pendule de la première à celui de la seconde, à l’aide des corps solides compris entre les deux machines. Une circonstance très-singulière, c’est qu’après un certain temps, tandis que le second pendule, celui de l’horloge qui primitivement était en repos, marchait avec toute l’amplitude que comportait la construction, le premier pendule, celui de l’horloge qui d’abord marchait seule, était arrivé à un repos complet.

Je ne m’étendrai pas davantage sur les conséquences qu’on peut tirer et qu’on a tirées réellement des faits que je viens de rapporter, puisque mon but était uniquement de montrer qu’il existait déjà dans la science des exemples de communications de mouvement analogues à ceux