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agitations étaient sensibles. Je n’ai pu surtout constater aucun effet sur des aiguilles aimantées. L’action répulsive exercée par la main gauche de mademoiselle Cottin, sur une feuille de papier suspendue, n’a pas été supérieure à celle que beaucoup de personnes produisent dans des circonstances analogues. Malgré tant de résultats négatifs, je n’hésitai pas pourtant à demander à l’Académie de nommer des commissaires qui pussent vérifier les faits à loisir. Ces commissaires devaient pouvoir reconnaître comment s’opèrent les mouvements dans l’épreuve de la chaise. S’il y avait supercherie, il fallait la dévoiler, et empêcher ainsi le public d’être induit en erreur. M. Tanchou citait d’ailleurs dans sa Note des expériences très-faciles à répéter, et qui ne prêtaient à aucune explication équivoque.

Voici le rapport que fit la commission, composée de MM. Arago, Becquerel, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, Babinet, Rayer et Pariset :

« Dans sa séance du 16 février dernier, l’Académie reçut de M. Cholet et de M. le docteur Tanchou deux Notes relatives à des facultés extraordinaires qui, disait-on, s’étaient développées depuis environ un mois chez une jeune fille du département de l’Orne, Angélique Cottin, âgée de quatorze ans. L’Académie, conformément à ses usages, chargea une commission d’examiner les faits annoncés et de lui rendre compte des résultats. Nous allons, en très-peu de mots, nous acquitter de ce devoir.

On avait assuré que mademoiselle Cottin exerçait une action répulsive très-intense sur les corps de toute