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II.
sur une prétendue jeune fille électrique.

J’arrive à des faits d’électricité animale qui n’ont pas été constatés, et qui ne sont attribués à une cause magnétique ou électrique que par suite d’irréflexion.

Dans la séance du 16 février 1846, j’ai déposé sur le bureau de l’Académie une courte Note de M. Cholet, et une Note plus développée de M. Tanchou, relatives, l’une et l’autre, à une jeune fille de treize à quatorze ans, Angélique Cottin, ouvrière dans une fabrique de gants en filets, chez laquelle des facultés extraordinaires s’étaient développées, disait-on, depuis environ un mois. Lorsque M. Cholet se présenta à l’Observatoire pour me remettre une Note à l’adresse de l’Académie, il était accompagné de mademoiselle Cottin et des parents de cette jeune fille. M. Cholet insistait pour que je m’assurasse par moi-même, sans plus tarder, de l’exactitude des phénomènes signalés. Après quelque hésitation, je cédai à ce désir, ces premières épreuves pouvant m’amener, en cas d’insuccès complet, à proposer à l’Académie de ne point nommer de commissaires.

J’ai rendu compte des phénomènes dont j’avais été témoin pendant une séance de quelques minutes. La jeune fille produisit, en s’asseyant sur une chaise, des mouvements d’une extrême violence. Je n’ai pas aperçu nettement les agitations annoncées comme étant engendrées à distance, par l’intermédiaire d’un tablier, sur un guéridon en bois. D’autres observateurs ont trouvé que ces