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torpille, la plus simple, la plus facile peut-être de toutes celles que cite M. Matteucci, elle ne s’en est point occupée par la très-bonne raison qu’il n’y a point de torpilles à Paris. Eh bien, la commission en avertit dans son rapport. À mon avis, c’est un excès de précaution : la facilité de cette observation particulière, l’exactitude constatée de toutes les autres, les succès que M. Matteucci a obtenus dans un grand nombre de recherches délicates, étaient une garantie suffisante ; ordinairement, on n’en demande pas davantage. Au surplus, en décidant, conformément à l’avis de la commission, et malgré l’opposition que j’ai signalée, que le Mémoire de M. Matteucci serait inséré dans le Recueil des savants étrangers, l’Académie a témoigné de son juste intérêt pour un travail qui touche à l’un des points les plus délicats de l’organisation animale ; elle a engagé les observateurs à diriger de ce côté leurs investigations attentives ; c’est là le rôle honorable que l’Académie s’est toujours donné, qu’elle a constamment rempli dans des occasions pareilles, et dont il est impossible qu’elle ait jamais à se repentir. Voici, au surplus, dans quels termes on parle des expériences de M. Matteucci de l’autre côté du Rhin ; le passage que je vais citer se trouve dans une lettre de M. de Humboldt :

« Ce qui m’a le plus remué dans ces derniers temps est la grande découverte de M. Matteucci sur l’action du seul quatrième lobe du cerveau de la torpille ! »