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observations consignées dans le compte-rendu de nos séances, et qui tendaient à empêcher que l’Académie votât l’insertion du Mémoire de M. Matteucci dans le Recueil des savants étrangers, le plus haut encouragement que nous puissions décerner aux personnes qui cultivent les sciences, sous prétexte que l’on n’avait pas pu vérifier toutes les expériences décrites par M. Matteucci.

J’ai fait remarquer qu’en adoptant ce système, il n’arriverait presque jamais, dans les sciences d’observation du moins, que l’Académie dût approuver les travaux qui lui sont soumis. Personne a-t-il prétendu imposer aux commissions académiques l’obligation de répéter dans tous leurs détails les expériences délicates, difficiles, nombreuses, qui sont décrites dans les longs Mémoires renvoyés à leur examen ? Quand elles le peuvent, les commissions vérifient, çà et là, quelques points culminants ; si cette vérification partielle réussit, elles admettent le reste, mais, bien entendu, sous la responsabilité de l’auteur. Il y a plus, l’Académie adopte complétement, elle fait souvent insérer dans le Recueil des savants étrangers, des Mémoires dont on n’a pas été à même de vérifier un seul résultat. L’Académie a-t-elle exigé, par exemple, que je me transportasse sur les sommités des Pyrénées avant d’honorer de son suffrage le beau nivellement géodésique que M. Corabœuf a étendu le long de cette chaîne de montagnes, entre l’Océan et la Méditerranée ? La commission nommée pour l’examen du Mémoire de M. Matteucci s’est conformée aux usages, elle a fait tout ce qu’on était en droit d’exiger. Ce qu’elle a pu vérifier s’est trouvé exact. L’expérience des lobes de la