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LE TONNERRE.

§ 2. – Éclairs de la seconde classe.

Venons maintenant aux éclairs de la seconde classe.

La lumière de ces éclairs, au lieu d’être concentrée dans les traits sinueux presque sans largeur apparente, embrasse, au contraire, d’immenses surfaces. Elle n’a, d’ailleurs ni la blancheur, ni la vivacité. de la lumière des éclairs fulminants. Souvent sa teinte est un rouge très-intense. Le bleu ou le violet y dominent aussi de temps en temps.

Quand il arrive qu’un éclair de la seconde classe est sillonné par un éclair en zigzag de la première, la différence de leurs couleurs devient manifeste aux yeux les moins exercés.

Les éclairs de la seconde classe paraissent quelquefois n’illuminer que les contours des nuages d’où ils émanent. Quelquefois aussi leur vive lumière embrasse toute l’étendue superficielle de ces mêmes nuages, et, de plus, elle semble sortir de leur intérieur. On dirait alors, en vérité, que les nuages s’entr’ouvrent ce sont les expressions populaires, j’en chercherais vainement qui dépeignissent mieux le phénomène.

Les descriptions sont toujours des moyens très-imparfaits de caractériser les phénomènes météorologiques. Aussi, j’ajouterai en faveur des lecteurs à qui les détails précédents ne suffiraient pas, que ces éclairs de la seconde classe dont nous venons de nous occuper, sont de beaucoup les plus communs. Un grand nombre de personnes n’ont jamais vu, ou, du moins, n’ont jamais remarqué que ceux-là. Pendant un orage ordinaire il en surgit des