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Dans son bel ouvrage, Faraday, dont l’amitié m’est si précieuse, attribue à Ampère la découverte du mouvement que prend un fil parcouru par un courant voltaïque, quand il est placé horizontalement à quelque distance d’un disque métallique rotatif. Voici comment les faits doivent être rétablis :

J’ai pensé, vers le commencement du mois d’août 1826, que mes expériences de rotation devaient être renouvelées en substituant des courants aux aiguilles magnétiques. N’ayant pas de pile, je priai mon ami Ampère de faire monter l’appareil dans le cabinet de physique du Collège de France. Le répétiteur, M. Ajasson de Grandsagne, prit les dispositions nécessaires ; mais le jour où l’on fit le premier essai, au moment même où le fil commençait à s’ébranler, l’axe rotatif du plateau se brisa. Comme je partais le lendemain pour les Pyrénées, j’autorisai Ampère à continuer l’expérience. M. Colladon présida à la reconstruction de l’instrument, et y introduisit des perfectionnements importants. Cette fois, le fil s’ébranla presque à l’instant même où le plateau de cuivre commença à tourner. Ampère s’empressa de me transmettre le résultat obtenu.

Ces explications ne me semblèrent pas d’abord nécessaires ; car, en publiant l’expérience, Ampère eut soin de me citer. Cependant, puisque la Note de l’illustre et si regrettable physicien a trompé un homme tel que Faraday, il ne me paraît pas inutile de mettre la lettre d’Ampère sous les yeux du public. Je n’en citerai que ce passage :