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partage pas cette opinion. À la date du 25 septembre 1844, j’ai fait part de mes doutes au bureau des longitudes ; voici ce que contient, à ce sujet, le procès-verbal de la séance :

« M. Arago rappelle les expériences qu’il a faites, il y a fort longtemps, sur la diminution d’amplitude qu’éprouvent les oscillations d’une aiguille aimantée, quand ces oscillations s’opèrent à une petite distance d’une lame de verre, de glace (eau gelée) ou de la surface d’une couche liquide. M. Arago cite les circonstances de ses expériences, desquelles il résulte que, dans le cas particulier du verre, de la glace ou des liquides, le phénomène ne dépend pas d’une induction. M. Arago a cru ne pouvoir l’attribuer qu’à une condensation de l’atmosphère à la surface des corps. Il indique les expériences qu’il se propose d’entreprendre pour mettre ce résultat hors de toute contestation. »

Ce n’est pas que je prétende que l’électricité ne joue le rôle principal dans les phénomènes dont il s’agit ; mais je dis qu’on ne peut les expliquer complètement par la naissance des courants aussitôt disparus que nés à la surface seulement de corps qui, dans cette hypothèse, devraient nécessairement être très-bons conducteurs du fluide électrique qu’on fait circuler rapidement à leur surface. Je n’ai pas été le dernier à montrer que, dans les phénomènes de rotation, l’électricité et le magnétisme produisent des effets analogues. En 1845, j’ai dû réclamer contre une inexactitude qui, à cet égard, s’était propagée dans le monde scientifique, sur la foi d’un des hommes les plus illustres de notre époque.