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de pôles tous attractifs, et qui la dévieront de sa position ordinaire dans le sens du mouvement du plateau.

Cette explication[1] s’était aussi présentée à mon esprit quand je communiquai, pour la première fois, les expériences de rotation à l’Académie ; je n’en fis cependant aucune mention : une hypothèse qui ne rendait compte que du sens du déplacement de l’aiguille, ne me paraissait pas reposer sur des fondements suffisamment solides. Ce qu’il fallait surtout prouver, à mon avis, c’est qu’un plateau de cuivre, qui, dans l’état de repos, dévie à peine une aiguille aimantée d’une seule seconde, peut, par le seul fait de son mouvement et à la même distance, l’entraîner de 90° et plus ; j’avouerai franchement que cette épreuve, je ne l’avais pas trouvée. Au reste, j’ai tout lieu de m’applaudir de ma réserve : de nouveaux essais m’ont en effet montré que l’hypothèse en question est, je ne dis pas seulement insuffisante, mais de plus directement contraire aux résultats de l’expérience ; en voici la démonstration en peu de mots :

Les pôles sud que le pôle nord de l’aiguille sème, pour ainsi dire, suivant la théorie de MM. Herschel, Babbage, Nobili, Prévost, etc., sur le contour d’un plateau de cuivre tournant, doivent évidemment, par leur action combinée, attirer ce pôle nord et tendre à le rapprocher du plateau ; je me suis assuré, au contraire, que la composante, perpendiculaire au plateau de toutes les forces

  1. C’est notre confrère M. Duhamel qui a, je crois, donné le premier l’explication dont il s’agit. Sa lettre à l’Académie a été lue le lundi 27 décembre 1824, et imprimée par extraits dans quelques journaux du surlendemain.