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les soins convenables, on pourra rendre sensible même l’action des gaz comprimés.

« Il suit des expériences de Coulomb, disent encore MM. Nobili et Bacelli, que toutes les substances donnent quelques signes de magnétisme ; cela tendrait à faire croire que, pour découvrir dans les corps les plus faibles traces de magnétisme, la méthode de ce physicien doit être préférée à celle de M. Arago, comme plus sûre. »

J’observe : 1o que Coulomb n’avait étendu ses essais à aucun liquide ; que même sa méthode ne le lui eût pas permis ; que, dès lors, le procédé dont je me suis servi pour mettre en évidence les propriétés magnétiques de l’eau a une utilité, un caractère, tout particuliers ; 2o que les traces de magnétisme aperçues par ce célèbre physicien étaient si faibles, qu’on pouvait les attribuer, comme lui-même l’a reconnu, à la présence de quelques particules ferrugineuses dont l’analyse chimique la plus exacte ne manifesterait pas l’existence. Je dois maintenant ajouter que mes expériences n’ont aucun rapport avec le travail de Coulomb : les vertus magnétiques qu’elles manifestent sont d’une tout autre nature que celles qu’on mesure en faisant osciller des aiguilles entre deux barreaux aimantés. Quelques nouveaux faits, que je rapporterai bientôt, ne laisseront, je pense, aucun doute à cet égard ; je dirai seulement ici que MM. Nobili et Bacelli auraient pu le reconnaître eux-mêmes, d’après leurs propres expériences. Voici, en effet, les valeurs des déviations produites par des disques de différente nature tournant avec la même vitesse au-dessous d’une aiguille aimantée