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on voit cependant que l’écrivain écossais l’a résolu d’une manière très-ingénieuse : il lui a suffi, pour cela, d’oublier que le dernier mois de l’année avait un nom ; décembre est décidément un mot qu’il n’écrira plus jamais ; à quoi bon, en effet ? Les dates qui se rapportent à ce mois ne sont-elles pas plus convenablement définies par cette formule : vers (about) le mois de novembre ?

Je suis vraiment peiné de voir un savant descendre à de si misérables expédients. Emporté par une aveugle passion qu’il décore peut-être du nom d’esprit national, il n’a pas même remarqué que, dans cette circonstance, les erreurs volontaires auxquelles il souscrit et qu’il cherche à propager, ne le conduiraient pas à son but. Si quelque chose, en effet, peut justifier l’insigne faveur dont mes expériences ont été l’objet à la Société royale de Londres, c’est la preuve qu’elles fournissent de l’immense agrandissement qu’éprouvent les propriétés magnétiques des corps, soit quand ils se meuvent sous une aiguille en repos, soit quand une aiguille oscille à une petite distance de leur surface ; or, cette conséquence ne découle en aucune manière du travail de M. Barlow[1]. Afin de vivre en paix avec quelques-uns de mes détracteurs, je consens donc volontiers à ce qu’on imprime

  1. Voici, textuellement, la conséquence que M. Barlow a déduite de ses expériences :

    « Quand on imprime un mouvement rapide de rotation à une masse de fer, autour d’une ligne qui ne coïncide pas avec l’axe magnétique (produit par l’influence de la terre), il en résulte un dérangement temporaire dans les facultés magnétiques de la masse, équivalent à ce qu’amènerait un nouvel axe de polarisation perpendiculaire au plan passant par l’axe primitif et par celui de rotation. » (Trans.