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étudièrent les mêmes phénomènes ; leurs recherches confirmèrent en général mes résultats. Cependant, il se trouve, dans le numéro de la Bibliothèque universelle de janvier 1826, un Mémoire de MM. Léopold Nobili et Bacelli, de Modène ; ce Mémoire renferme diverses expériences en opposition directe avec quelques-unes des miennes, et qui tendraient à faire admettre qu’il n’est pas vrai que tous les corps de la nature exercent une action particulière et fort intense sur une aiguille aimantée en mouvement. Le mérite reconnu de ces savants m’a imposé le devoir de ne pas laisser leurs assertions sans réponse, et j’ai réfuté leurs expériences dans le tome xxxii des Annales de chimie et de physique (p. 213, 1826), et tout à l’heure je reproduirai mes explications. Cependant je dois repousser certaines objections que, dans le temps, j’ai attribuées à M. Brewster, dans qui j’ai pu, plus tard, reconnaître un véritable amour des sciences. Ce que j’ai écrit subsiste, mais je ne l’adresse plus au savant illustre, devenu associé étranger de l’Académie des sciences et mon ami.

Ceux qui reconnaissent un nouveau fait dans les sciences d’observation doivent s’attendre qu’on le niera d’abord ; que plus tard son importance, son utilité, seront contestées ; viendra ensuite le chapitre de la priorité ; alors des passages insignifiants, obscurs, inaperçus jusque-là, arriveront en foule comme des preuves manifestes de l’ancienneté de la découverte. Je m’étais flatté, pour ma part, d’échapper à ce dernier débat, et cela, bien moins à cause du soin avec lequel j’avais cherché, dans les ouvrages des physiciens, les observations qui pouvaient se rattacher à mes expériences, qu’en songeant à la