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LE TONNERRE.

Stockmühle se trouvait à 1,195 mètres au sud de celle frappée sur la place de la cathédrale, et de celle-ci à la chaumière incendiée, il y avait, il y a 2,600 mètres.

M. de Charpentier cite, dans la lettre, qu’il m’a fait l’honneur de m’écrire, un coup de tonnerre unique, à la suite duquel on reconnut que cinq arbres, quelque peu éloignés les uns des autres, avaient été frappés ; il montre, avec une assez grande probabilité, en réunissant toutes les circonstances, que pour les expliquer, il fallait admettre l’action d’un éclair à cinq branches. Mais comme il ne serait pas impossible de rendre compte autrement de cette variété d’effets, j’ai dû n’insister que sur le cas dans lequel le savant naturaliste et son père virent trois éclairs se détacher d’un rameau unique.

J’ai laissé de côté tous les passages dans lesquels les anciens poëtes parlent de foudres à trois pointes, et je n’ai enregistré ici que les dédoublements et les trisections d’éclairs dont les physiciens ont pu constater l’existence à l’aide de leurs yeux. II me serait facile d’aller bien plus loin, de trouver des divisions en quatre, en cinq, en dix, etc. si j’en cherchais les indices dans les effets que les éclairs produisent en arrivant à terre. Je citerais, par exemples l’examen attentif auquel se livra M. Griffith, sur l’orage qui, le 8 juin 1765 fit d’assez grands dégâts dans le collége de Pembrocke à Oxford, puisqu’il paraît en résulter que la foudre avait, au même instant, pénétré dans le collège par quatre points différents et fort éloignés les uns des autres. J’insisterais particulièrement sur les circonstances d’un orage qui, en avril 1718, ravagea les environs de Landerneau et de Saint-Pol-de-Léon ; je rap-