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lonté, aux pôles opposés d’une forte pile voltaïque horizontale ; une aiguille d’acier, enveloppée de papier, fut introduite dans l’hélice, mais après seulement que la communication entre les deux pôles eut été établie, afin que l’effet qu’on attendait ne pût pas être attribué à la décharge électrique, qui se manifeste à l’instant même où le fil conjonctif aboutit aux deux pôles. Pendant l’expérience, la portion de ce fil, dans laquelle l’aiguille d’acier était renfermée, demeura constamment perpendiculaire au méridien magnétique, en sorte qu’on n’avait rien à craindre de l’action du globe terrestre.

Or, après quelques minutes de séjour dans l’hélice, l’aiguille d’acier avait reçu une assez forte dose de magnétisme ; la position des pôles nord et sud se trouva d’ailleurs parfaitement conforme au résultat qu’Ampère avait déduit, à l’avance, de la direction des éléments de l’hélice, et de l’hypothèse que le courant électrique parcourt le fil conjonctif en allant de l’extrémité zinc de la pile à l’extrémité cuivre.

Il semble donc prouvé, d’après ces expériences, que si un fil d’acier est aimanté par un courant galvanique qui le parcourt longitudinalement, la position des pôles n’est pas uniquement déterminée par la direction du courant ; et que des circonstances légères presque inappréciables, telles, par exemple, qu’un faible commencement d’aimantation, une légère irrégularité dans la forme ou dans la texture du fil, peuvent changer tout à fait les résultats ; tandis que si le courant galvanique circule autour de l’acier, le long des spires d’une hélice, on