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L’action du fil conjonctif sur le fer s’exerce à distance : il est facile de voir, en effet, que la limaille se soulève bien avant que le fil soit en contact avec elle.

Je n’ai parlé jusqu’ici que d’un fil conjonctif de laiton ; mais des fils d’argent, de platine, etc., donnent des résultats analogues. Il reste toutefois à étudier si, à parité de forme, de masse ou de diamètre, des fils de différents métaux agissent exactement avec la même intensité.

Le fil conjonctif ne communique au fer doux qu’une aimantation momentanée ; si l’on se sert de petites parcelles d’acier, on leur donne, parfois, une aimantation permanente. Je suis même parvenu à aimanter ainsi complétement une aiguille à coudre. »

Le fil conjonctif de cuivre est doué, comme on voit, d’une vertu magnétique très-intense, tant qu’il communique avec les deux pôles de la pile. Il m’est arrivé plus d’une fois de lui trouver encore des traces de cette propriété quelques instants après que la communication entre les deux pôles avait été totalement interrompue ; mais ce phénomène est très-fugitif, et je n’ai pu le reproduire à volonté, M. Boisgiraud, qui s’est occupé de la même question, n’a pas été plus heureux que moi, quoique, dans un cas, le fil de platine dont il se servait eût conservé assez de force, après avoir été tout à fait isolé de la pile, pour supporter une petite aiguille à coudre.