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blissent ce résultat, dans l’ordre, à fort peu près, où elles ont été faites.

Ayant adapté un fil cylindrique de cuivre assez fin, à l’un des pôles de la pile voltaïque, je remarquai qu’à l’instant où ce fil était en communication avec le pôle opposé, il attirait la limaille de fer doux, comme l’eût fait un véritable aimant.

Le fil, plongé dans la limaille, s’en chargeait également tout autour, et acquérait, par cette addition, un diamètre presque égal à celui d’un tuyau de plume ordinaire.

Aussitôt que le fil conjonctif cessait d’être en communication avec les deux pôles de la pile à la fois, la limaille se détachait du fil et tombait.

Ces effets ne dépendaient pas d’une aimantation préalable de la limaille, puisque des fils de fer doux ou d’acier n’en attiraient aucune parcelle.

On les expliquerait tout aussi peu, en les attribuant à des actions électriques ordinaires ; car, en répétant l’expérience avec des limailles de cuivre et de laiton, ou avec de la sciure de bois, on trouve qu’elles ne s’attachent, dans aucun cas, d’une manière sensible au fil conjonctif.

Cette attraction, que le fil conjonctif exerce sur la limaille de fer, diminue fort rapidement à mesure que l’action de la pile s’affaiblit. Peut-être trouvera-t-on, un jour, dans le poids de la quantité de limaille soulevée par une longueur donnée de fil, la mesure de l’énergie de cet instrument, aux différentes époques d’une même expérience.