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a lui-même découvert des phénomènes curieux avec les puissantes piles voltaïques qu’il possède, voulût bien me permettre d’assister à la vérification qu’il fit, dans son laboratoire de Genève, des expériences d’Œrsted devant MM. Prévost, Pictet, de Saussure, Marcet, de Candolle, etc., j’ai pu me convaincre moi-même de l’exactitude des résultats principaux donnés par le savant danois, savoir : 1o qu’un fil métallique en communication avec les deux pôles de la pile agit sur l’aiguille aimantée ; 2o que la nature de cette action dépend, sinon de la position de la pile, du moins de la direction dans laquelle les fluides positif et négatif se meuvent dans le fil conducteur, relativement aux pôles de l’aiguille ; 3o que si le fil conducteur est placé au-dessous de l’aiguille, il produira une déviation en sens inverse de celle qu’il occasionnait quand il était au-dessus. M. de La Rive a fait les expériences, tantôt en tenant l’aiguille seule sous le récipient d’une machine pneumatique, tantôt en y plaçant à la fois l’aiguille et le fil conducteur : les résultats ont toujours été les mêmes.

Œrsted n’avait trouvé que l’action exercée par le courant voltaïque sur une aiguille d’acier préalablement aimantée. En répétant les expériences du physicien danois, j’ai reconnu que ce même courant développe fortement la vertu magnétique dans des lames de fer ou d’acier qui d’abord en étaient totalement privées. Voici comment j’exposai ma découverte dans les Annales de chimie et de physique (t. xv, p. 94 et suiv.), en 1820 :

« Je rapporterai, disais-je, les expériences qui éta-