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métal sur le cuivre, mais aussi transport du cuivre sur l’argent. Je n’insisterai pas davantage sur ces phénomènes ; je ne les ai même cités ici qu’afin de montrer que les étincelles de nos machines ordinaires contiennent des matières pondérables.

M. Fusinieri prétend qu’il existe de semblables matières dans la foudre ; qu’elles y sont aussi à l’état de grande division, d’ignition et de combustion. Suivant ce physicien, des matières transportées sont la véritable cause des odeurs passagères que laisse le tonnerre partout où il éclate, comme aussi des dépôts pulvérulents dont demeurent entourées les fractures à travers lesquelles la matière électrique s’ouvre un passage. Ces dépôts, jusqu’ici beaucoup trop négligés des observateurs, ont offert à M. Fusinieri du fer métallique, du fer à divers degrés d’oxydation, et du soufre. Les taches ferrugineuses laissées sur les murs des maisons pourraient, à la rigueur, provenir du fer dont la foudre se serait chargée aux dépens de celui qui fait partie des bâtisses de tout genre ; mais que dirait-on des taches sulfureuses de ces mêmes murs, et surtout des taches ferrugineuses qu’on trouve en rase campagne sur les arbres foudroyés. M. Fusinieri se croit donc autorisé à conclure de ses expériences que l’atmosphère renferme à toute hauteur, ou du moins jusqu’à la région des nuées orageuses, du fer, du soufre, et d’autres matières sur la nature desquelles l’analyse chimique est restée jusqu’ici muette ; que l’étincelle électrique s’en imprègne et qu’elle les transporte à la surface de la terre, où elles vont former de très-minces dépôts autour des points foudroyés.