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rieur, les parcelles métalliques éprouvent une combustion plus ou moins forte par leur contact avec l’oxygène de l’atmosphère.

Lorsqu’une étincelle provenant d’une boule d’or traverse une plaque d’argent même assez épaisse, on aperçoit sur les deux surfaces de cette plaque, au point d’entrée et au point de sortie du jet électrique, une couche circulaire d’or dont l’épaisseur doit être bien petite, puisque la volatilisation naturelle suffit pour la faire disparaître en entier au bout de quelque temps. Suivant M. Fusinieri, ces deux taches métalliques se forment aux dépens de l’or en fusion que contient l’étincelle électrique. Le dépôt sur la première face n’aurait rien d’extraordinaire ; mais en adoptant pour la tache de la surface de sortie l’explication du physicien italien, on est obligé d’admettre que l’or disséminé dans l’étincelle primitive a traversé avec elle, du moins en partie, toute l’épaisseur de la plaque d’argent.

Il n’est sans doute pas nécessaire d’ajouter qu’une étincelle sortant d’une boule de cuivre donne lieu à des phénomènes analogues.

L’étincelle qui émane d’un certain métal n’abandonne pas seulement une partie des molécules dont elle était d’abord imprégnée quand elle va traverser un autre métal : elle se charge encore, aux dépens de celui-ci, de molécules nouvelles. M. Fusinieri assure même qu’à chaque passage de l’étincelle il s’opère des échanges réciproques entre les deux métaux en présence ; que si l’étincelle, par exemple, part de l’argent pour se porter sur le cuivre, il n’y a pas seulement transport du premier