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s’éloigne davantage des côtes maritimes. S’il fallait s’en rapporter à quelques voyageurs, il y aurait déjà, sous ce rapport, des différences notables entre l’entrée et le fond de chacune des immenses baies dont le pays est sillonné. C’est un sujet d’observations bien digne de l’attention des météorologistes.

§ 2. – Électricité près des cascades.

En 1786, Tralles trouva près de la cascade du Staubbach, que la pluie extrêmement fine qui s’en détachait donnait des signes manifestes d’électricité négative. Le Reichenbach lui offrit les mêmes phénomènes. Volta, peu de temps après, vérifia l’exactitude de l’observation de Tralles, non-seulement sur la cascade de Pissevache, mais encore partout où une chute d’eau, quelque insignifiante qu’elle fût, donnait lieu, par l’intermédiaire du vent, à la dispersion de petites gouttelettes. Comme à Tralles, l’électricité lui parut toujours négative.

Le physicien de Berne attribua d’abord l’électricité de la poussière d’eau dont toutes les grandes cascades sont entourées au frottement des gouttelettes sur l’air. Bientôt après il vit, avec Volta, la véritable cause de cette électricité dans l’évaporation que les mêmes gouttelettes éprouvent en tombant. Cette explication a été combattue par M. le professeur Belli. Sans nier que l’évaporation puisse avoir un certain effet dans le phénomène, M. Belli réserve le rôle principal à l’action que l’électricité atmosphérique doit exercer sur l’eau courante. L’eau, dit-il, sera par influence, par induction, à l’état négatif, quand l’atmosphère se trouvera, comme c’est l’ordinaire,