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CHAPITRE LVII.
sur la théorie de la foudre.

Nous pensons être parvenu à montrer l’identité de l’électricité ordinaire de nos laboratoires et de l’électricité atmosphérique. Mais il reste à expliquer d’où vient l’immense quantité de matière de la foudre qui circule avec tant d’abondance dans les temps d’orage à travers tous les corps, et qui s’est accumulée en certains nuages pour faire tout à coup explosion avec des effets si divers. Ce sujet est digne de l’attention de tous les amis des sciences, et nous n’avons jamais cessé de le placer parmi les objets sur lesquels devaient spécialement porter les instructions données aux voyageurs et aux météorologistes. Dans le cours de notre Notice sur le tonnerre, nous avons eu soin de montrer les points nombreux sur lesquels il était nécessaire de réunir un plus grand nombre d’observations. Nous placerons seulement ici l’indication de quelques particularités que nous avons cru devoir recommander soit aux officiers de la Bonite, pour le voyage de circumnavigation que ce navire a accompli en 1836 et 1837, soit aux expéditions scientifiques du Nord et de l’Algérie.

§ 1. – Des lieux où il ne tonne jamais.

Nous avons dit que probablement il y avait en pleine mer des lieux où il ne tonne jamais. En Norvége, assure-t-on, les orages deviennent d’autant plus rares qu’on