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suivant la force de la machine employée ; ces phénomènes, dans leur ensemble et dans leurs détails, ressemblent parfaitement aux phénomènes de fusion produits par la foudre, que nous avons décrits avec de nombreux détails (chap. xviii, xx, xxi).

Si un trait lumineux est produit dans une masse d’air, ce trait acquiert exactement les mêmes propriétés, soit qu’il naisse spontanément dans le fluide, soit qu’il provienne de quelques combinaisons particulières ; ainsi, il se développera la même odeur dans les deux circonstances ; ainsi, la fusion que le trait engendre sera la même dans les deux cas ; ainsi, la plaque métallique que le trait ira frapper sera également percée d’une ou de deux ouvertures dans les deux cas, etc., etc., etc. Il n’est qu’une circonstance dans laquelle le physicien ne sait pas engendrer ce que la nature produit avec tant de facilité : il ne sait pas donner naissance au tonnerre en boule ; il ne sait pas produire ces agglomérations sphériques de matière, lesquelles se meuvent avec lenteur, sans perdre la propriété de fulminer les corps. Il y a à ce sujet, dans la science, une lacune qu’il serait très-important de combler. Au reste, quoiqu’il puisse résulter des recherches qui seront entreprises à ce sujet, il est dès ce moment un point parfaitement établi, c’est que l’électricité ordinaire et l’électricité artificielle sont généralement une seule et même chose.

M. Müncke rapporte qu’un homme d’une force peu ordinaire, ayant reçu accidentellement, à travers le bras et le thorax, la charge d’une batterie qui n’avait cependant pas plus de 18 décimètres carrés de surface, tomba