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lorsqu’on les frotte. Un de nos compatriotes, membre de l’Académie des sciences, Dufay, reconnut qu’il y avait des différences essentielles entre l’électricité qui se développe à la surface du verre et celle qui, dans des circonstances analogues, fait son apparition sur la surface des résines : la première de ces électricités porte le nom d’électricité vitrée ou positive, la seconde a été appelée l’électricité résineuse ou négative.

Supposons qu’une baguette électrisée résineusement soit mise en présence d’une baguette à la surface de laquelle on a excité l’électricité vitrée, on verra à l’instant un trait de feu s’élancer d’une baguette sur l’autre, avec cette particularité remarquable que le trait lumineux en question, au lieu d’être droit, affectera la forme en zigzag prononcée. Les mêmes phénomènes se montreront, quoique avec un peu moins d’intensité, les distances restant les mêmes, lorsqu’une baguette non électrisée sera mise en présence d’une baguette électrisée positivement ou négativement.

Si l’une des baguettes est terminée en pointe et se présente par cette portion à la baguette électrisée, cette dernière perd l’électricité ; mais, dans ce cas, les manifestations lumineuses sont beaucoup moins tranchées. Toutes ces circonstances se retrouvent de point en point dans les phénomènes qu’offre la matière fulminante naturelle : voyez, par exemple, l’expérience de Beccaria, page 337, dans laquelle le pouvoir tout à fait particulier des pointes est rendu évident.

À l’aide de l’électricité artificielle, on fond des fils métalliques plus et moins longs et plus ou moins gros,