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Vésuve de 1799) abandonnaient très-rarement le noir nuage de cendres qui s’avançait vers la ville de Naples et semblait la menacer d’une entière destruction : ils retournaient vers le cratère du volcan, et rejoignaient la colonne ascendante enflammée d’où originairement on les avait vus sortir. Une ou deux fois, seulement, ces éclairs (ou ferilli, comme les Napolitains les appellent) tombèrent sur la Somma et mirent le feu à des buissons et à des herbages secs. »

Le mouvement rétrograde singulier d’éclairs de la première espèce se trouve indiqué fort nettement dans le fait que je vais citer. M. d’Abbadie rapporte qu’en Ethiopie il a vu des éclairs de la première classe s’élancer d’un nuage supérieur horizontal vers un second nuage moins élevé, pareil au premier, et revenir sur leurs pas en suivant une marche qui traçait une sorte de V.

Il n’est pas rare que les éclairs dont nous nous occupons maintenant s’élancent d’un groupe de nuages sur un autre groupe. Cependant, leur course la plus ordinaire les porte des nuages vers la terre.

Dans ce dernier cas, on a cru voir l’extrémité inférieure du trait de lumière sous la forme d’un dard. Une chose beaucoup moins douteuse, c’est que, parfois, ces éclairs se bifurquent ; c’est qu’ils se partagent même en trois rameaux : ainsi, un simple trait lumineux part de la nue ; après un certain trajet, il y en a deux ou trois parfaitement distincts. Leur écartement angulaire est considérable, ils atteignent des points de la terre fort éloignés les uns des autres.

L’abbé Richard (l’auteur de l’Histoire naturelle de