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sidérable. Depuis l’époque assez récente où la flèche a été armée d’un paratonnerre, les dégâts sont nuls et la dépense a disparu du budget municipal.

Le 12 juillet 1770, la foudre tomba simultanément, à Philadelphie, sur un sloop dépourvu de paratonnerre, sur deux maisons qui étaient dans le même cas, et sur une troisième maison défendue par un de ces appareils. Dans les quatre points, la détonation parut épouvantable. Les deux premières maisons et le sloop furent gravement endommagés ; la maison armée d’un paratonnerre resta parfaitement intacte : on remarqua seulement que la pointe de la tige était fondue dans une assez grande longueur.

En 1813, dans le mois de juin, au port royal de la Jamaïque., le vaisseau le Norge et un navire marchand, non munis l’un et l’autre de paratonnerres, furent frappés par la foudre et gravement endommagés. Les autres bâtiments, en grand nombre, que le port renfermait, dont le Norge et le navire marchand étaient entourés, n’éprouvèrent aucun dégât : tous ceux-là avaient des paratonnerres.

En janvier 1814, la foudre tomba dans le port de Plymouth. Des nombreux vaisseaux stationnant dans l’hamoase, un seul fut frappé et endommagé. Ce vaisseau, le Milford, était aussi le seul qui, dans le moment, ne se trouvât pas armé d’un paratonnerre.

En janvier 1830, dans le canal de Corfou, trois coups de foudre terribles atteignirent le paratonnerre du vaisseau anglais l’Etna : le bâtiment n’en éprouva aucun dommage. Les vaisseaux, sans paratonnerres, le Mada-