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différents il est vrai, par toutes les matières, par toutes les parties de l’édifice, et que le nombre suppléait ainsi à l’intensité. Disons enfin que les tuyaux de plomb ou de fer-blanc adaptés depuis plus d’un siècle aux murs du temple et qui conduisent les eaux pluviales sous terre, forment une communication peut-être plus parfaite que celle des barres ordinaires.

La grande colonne de Londres, nommée le Monument, fut élevée dans l’année 1677, par Christophe Wren, en commémoration du grand incendie de cette capitale. Elle a environ 62 mètres de hauteur, à compter du pavé de Fish-Street. Sa partie supérieure se termine par un large bassin de métal, rempli d’un grand nombre de bandes également métalliques, plus ou moins contournées, dirigées dans divers sens, et qui, étant destinées à figurer des flammes, sont toutes terminées en pointes très-aiguës. Du bassin jusqu’à la galerie, descendent verticalement quatre fortes barres de fer, qui servent d’appui aux marches de l’escalier de même métal, aboutissant au bassin. Une des quatre barres (elle n’a pas moins, à sa base, de 13 centimètres de large, sur 25 millimètres d’épaisseur) est en communication avec les mains courantes en fer de l’escalier, lesquelles descendent jusqu’au sol. Tout le monde retrouvera ici les pointes multiples de certains paratonnerres et le conducteur. Je n’ai pas appris que, dans les cent soixante années qui se sont écoulées depuis 1677, un seul coup de foudre ait frappé le Monument.

Les dégâts faits par la foudre dans la tour de Strasbourg étaient chaque année l’occasion d’une dépense con-