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reçut pas, en dix siècles, un seul coup véritablement foudroyant. Veut-on ajouter à la probabilité de cette conclusion, je rappellerai que le temple, boisé intérieurement et extérieurement, aurait certainement pris feu si un fort coup de tonnerre était venu le frapper.

Le fait une fois bien établi, nous devons, à la suite de Michaëlis et de Lichtenberg, en chercher la cause. Cette cause est très-simple.

Par une circonstance fortuite, le temple de Jérusalem se trouvait armé de paratonnerres semblables à ceux qu’on emploie aujourd’hui et dont la découverte appartient à Franklin !

Le toit du temple, construit à l’italienne et lambrissé en bois de cèdre recouvert d’une dorure épaisse, était garni d’un bout à l’autre de longues lances de fer ou d’acier pointues et dorées. Au dire de Josèphe, l’architecte destinait ces nombreuses pointes à empêcher les oiseaux de se placer sur le toit et d’y laisser tomber leur fiente. Les faces du monument étaient aussi recouvertes, dans toute leur étendue, de bois fortement doré. Enfin, sous le parvis du temple, existaient des citernes dans lesquelles l’eau des toits se rendait par des tuyaux métalliques. Nous trouvons ici, et les tiges des paratonnerres, et une telle surabondance de conducteurs, que Lichtenberg avait toute raison d’assurer que la dixième partie des appareils de nos jours sont loin d’offrir, dans leur construction, une réunion de circonstances aussi satisfaisante.

Définitivement le temple de Jérusalem, resté intact pendant plus de mille ans, peut être cité comme la