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tentives et qui ignoraient complétement l’événement qui en avait été la cause.

CHAPITRE LII.
est-il prouvé, en fait, que des paratonnerres aient préservé des ravages de la foudre des bâtiments sur lesquels on les avait établis ?

D’après la manière dont la question vient d’être posée, chacun a déjà deviné que nous essaierons ici de la résoudre par les simples faits et sans recourir en aucune façon aux déductions, du reste, si simples, si directes, si légitimes, qui tout à l’heure nous dévoilaient le mode d’action des paratonnerres. Les faits, nous les emprunterons, comme on verra, à tous les pays ; ils seront nombreux, car c’est par leur nombre qu’ils acquièrent du prix et de l’importance.

Le temple des juifs à Jérusalem exista depuis le temps de Salomon jusqu’à l’an 70 de Jésus-Christ, ce qui fait un intervalle de plus de mille ans. Ce temple, par sa situation, était complètement exposé aux orages très-forts et très-fréquents de la Palestine. Cependant la Bible et Josèphe ne disent pas que la foudre l’ait jamais frappé. Si l’on se rappelle avec quel soin les anciens peuples enregistraient les tonnerres qui produisaient quelques dégâts ; combien de fois, par exemple, les annales de Rome font mention de ceux qui atteignirent le Capitole ou d’autres édifices, on ne pourra guère expliquer le silence de l’Écriture sainte à ce sujet, qu’en admettant, avec l’orientaliste Michaëlis, que le temple de Jérusalem ne