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La foudre produit, sur les corps animés qu’elle frappe, des effets mécaniques considérables, ordinairement en rapport manifeste avec les parties métalliques disséminées dans les vêtements de l’individu atteint. Quelquefois, les empreintes de la foudre ne sont que superficielles et se réduisent à des ecchymoses ; dans d’autres circonstances, les os eux-mêmes sont brisés. On a signalé le cas dans lequel le crâne d’un homme frappé de la foudre était comme broyé par un instrument contondant. Il n’est pas rare que les vêtements de l’individu atteint prennent feu.

On a prétendu, sur l’autorité de Hunter, mais sans des preuves suffisantes, que le sang d’un homme ou d’un animal foudroyé ne se coagule pas dans l’intérieur du corps, et que les muscles n’acquièrent jamais la rigidité cadavérique ; mais cette dernière assertion est démontrée fausse par des anatomies authentiques faites par Schultès de Landschut. On a ajouté que la putréfaction se manifestait, dans ce genre de mort, plus promptement qu’à l’ordinaire.

Lorsque l’homme foudroyé portait sur lui un couteau, un canif, des aiguilles, ou tout autre instrument d’acier, le fort magnétisme que ces ustensiles reçoivent au moment est, pour le médecin légiste, la preuve la plus évidente, peut-être, que la mort a été occasionnée par le météore atmosphérique.

On a cité des exemples dans lesquels des coups de foudre, trop peu intenses pour produire la mort, avaient occasionné la surdité ou produit une amaurose avec dilatation et perte de la contractilité de la pupille. Dans certains cas, cette surdité ou cette amaurose se dissipent en