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quait deux trous à peu près circulaires et une petite déchirure. Sur celle du troisième, on voyait trois trous, dont l’un de 6 centimètres de long sur 1 de large. Les lames de plomb du quatrième et du cinquième poteau n’étaient percées chacune que d’un seul trou. Dans toutes ces ouvertures ou déchirures, le plomb était rebroussé de bas en haut.

Tels sont les principaux faits consignés dans une lettre au ministre de la guerre du colonel-directeur de l’artillerie de Bayonne, et dans le rapport d’une commission nommée par cet officier pour constater le dégât.

La section de physique de l’Académie des Sciences, appelée dans le temps à donner son avis sur cet événement et à expliquer l’inefficacité d’un paratonnerre qui, au premier aspect, pouvait paraître avoir été établi avec beaucoup de soin, consigna le fruit de son examen dans un rapport rédigé par M. Gay-Lussac, et dont je ne puis mieux faire que d’analyser les principales conclusions.

Le conducteur n’a pas offert un écoulement suffisant à la matière fulminante ; c’est pour cela qu’elle s’est ouvert un passage et par l’angle sud-ouest du bâtiment et par les cinq supports en bois.

Il faut chercher la cause de l’insuffisance du paratonnerre de Bayonne, dans les dispositions vraiment inexplicables adoptées par les constructeurs et que nous avons déjà fait connaître. Il eût fallu que la barre métallique (conducteur) plongeât dans l’eau d’un puits, ou du moins qu’elle se trouvât en contact avec la terre humide sur un grand développement. Au contraire, comme si l’on eût craint d’offrir trop de voies d’écoulement au fluide, cette