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règles auxquelles on doit se soumettre dans l’établissement des paratonnerres et de leurs conducteurs, je placerai ici la relation du coup de foudre qui menaça si gravement le magasin à poudre de Bayonne, le 23 février 1829. Les fautes, surtout quand elles ont failli devenir la cause de grands malheurs, laissent toujours dans la mémoire des souvenirs plus durables que de simples préceptes. Il sera bon, d’ailleurs, de montrer comment une installation de l’appareil de Franklin, que j’appellerai en vérité prétentieuse, devint détestable par le simple oubli de quelques circonstances en apparence assez légères.

Le magasin à poudre de Bayonne est un bâtiment de 17m.5 de long, sur 11m.4 de large. Le toit est à deux eaux. La faîtière et la couverture des murs de pignon sont formées de larges lames de plomb liées les unes aux autres. Le paratonnerre a 6m.8 d’élévation ; une douille en plomb, qui l’enveloppe à sa base, est soudée à l’une des lames du faîte. Par cette disposition, toutes les parties métalliques du toit communiquent entre elles.

Le conducteur a au moins 27 millimètres de diamètre.

Au lieu de pénétrer dans la terre, au pied du bâtiment, comme c’est l’ordinaire, il est soutenu horizontalement, à 8 décimètres de hauteur, par cinq poteaux en bois. Ce n’est qu’à la distance de 10 mètres du mur extérieur du magasin, que le conducteur s’enfonce verticalement dans une fosse carrée d’environ 2 mètres de côté, revêtue en maçonnerie sur ses quatre faces latérales, et remplie de charbon dans une hauteur de plus de 1 mètre, à partir du fond. Afin de multiplier le nombre de points de con-