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des angles trop aigus. (Relation de l’abbé Pinel, journal le Cosmos du 12 janvier 1853. )

Le pulvérin que le moindre courant d’air entraîne, qui se dépose sur toutes les saillies intérieures et extérieures des magasins à poudre est pour ces établissements un véritable danger. Supposons ce pulvérin enflammé par l’étincelle résultant d’une imperceptible solution de continuité dans le conducteur, et le feu pourra se communiquer jusqu’aux barils de l’intérieur. Dans cette prévision, on a proposé de ne point poser les paratonnerres des magasins sur les bâtiments mêmes : il serait mieux, dit-on, de les établir à l’extrémité de longs mâts verticaux, éloignés de 2 à 3 mètres des murs de face. Cette idée se trouve déjà dans un Mémoire de Toaldo de 1776. Elle a reçu depuis (en 1823) la haute approbation de la section de physique de l’Académie des sciences ; malheureusement, il se présente dans son application une difficulté fort grave qui nous a déjà occupés. On sait très-bien que les pointes doivent s’élever plus haut que le faîte de l’édifice, mais quel est leur rayon d’action ? Supposez-le égal au double de la hauteur absolue de chaque paratonnerre au-dessus du sol, et un petit nombre de ces appareils suffira pour mettre à l’abri toutes les parties du plus vaste magasin. Admettez, d’autre part, que le rayon d’action ne doive être calculé que sur le double de la hauteur des pointes au-dessus des parties culminantes des magasins, et il y a tel de ces bâtiments, qu’à moins d’immenses dépenses, il faudrait renoncer à garantir avec des mâts paratonnerres.

Quoique j’aie déjà bien longuement insisté sur les