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résulter ni dommage, ni même aucun effet appréciable.

Les mêmes raisonnements sembleraient pouvoir conduire à décider une question qui aussi a été débattue entre les physiciens : celle de savoir s’il est indifférent d’établir les conducteurs dans l’intérieur ou à l’extérieur des édifices. J’avoue que sur ce dernier, point je serai beaucoup moins affirmatif. « Il y a des grands seigneurs dont il ne faut approcher qu’avec d’extrêmes précautions ; le tonnerre est de ce nombre», dit Voltaire. Je suis tenté de croire que l’illustre écrivain a raison, quand je me rappelle le cas déjà cité (p. 207) où la foudre, quittant le conducteur extérieur du paratonnerre de la maison de M. Raven, alla horizontalement, à travers le mur, frapper un fusil placé debout dans la cuisine. Quels dégâts, je le demande, n’auraient pas été la suite de ce mouvement latéral, si une grosse maçonnerie ne se fût trouvée sur le passage de la foudre !

Le conducteur, dira-t-on, n’avait pas une épaisseur suffisante. Oui sans doute, mais voici un cas où tout paraissait en bon ordre, où les paratonnerres fonctionnèrent comme on pouvait le désirer, et cependant il y eut déviation de la matière fulminante ; et tout autorise à croire qu’il en serait résulté des malheurs, si de même un mur épais ne s’était trouvé interposé entre le conducteur et une foule d’ouvriers.

Le 31 juillet 1829, dans la prison de Charlestown, au moment d’un immense coup de tonnerre, trois cents personnes reçurent à la fois une violente commotion dont l’effet général fut, durant quelques secondes, un grand