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augmentent la surface enterrée destinée à donner passage dans le sol au fluide fulminant.

Lorsque la barre du conducteur pénètre dans le sol, on se trouve entre deux écueils. Si le terrain est humide, l’écoulement de la matière fulminante se fait sans difficulté, mais le métal se rouille, se détruit très-vite. Supposez le terrain sec, la barre dure longtemps, mais elle remplit fort mal ses fonctions. Il était donc bien désirable qu’on découvrît une matière très-conductrice et qui n’attaquât pas le fer. Le charbon, quand il a été rougi, est dans ce cas. Aussi, comme Robert Patterson le proposa en 1790, les constructeurs de paratonnerres qui sont au courant de toutes les ressources de la science ne manquent-ils pas aujourd’hui de faire passer la barre conductrice au travers d’une sorte de puits rempli de braise de boulanger. Je souligne de nouveau ces trois mots afin qu’on ne s’y trompe pas : le charbon rougi est indispensable ; le charbon commun ne saurait le remplacer.

Quand le conducteur descend jusqu’à une nappe liquide naturelle, il suffit, l’expérience l’a prouvé, de l’y faire plonger d’environ 1 mètre.

Je viens de parler d’une nappe naturelle, par opposition aux réservoirs artificiels ou citernes qui reçoivent l’eau pluviale. C’est à tort que ces citernes, quand elles ont été rendues étanches dans leur fond et sur leurs côtés, soit à l’aide d’un dallage et d’un masticage exact, soit par une couche épaisse de béton hydraulique, sont assimilées à des puits proprement dits. Les dalles ou le ciment hydraulique étant secs dans le milieu de leur épaisseur, n’offrent qu’un passage très-difficile à la ma-