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dès lors, médiocrement perméable aux effluves fulminants, il faudra.qu’il soit en contact avec lui sur une grande longueur. La longueur pourra être moindre si la terre est toute l’année fortement imprégnée d’humidité, moindre encore si le conducteur descend jusqu’à une nappe d’eau naturelle.

L’augmentation si indispensable du nombre de points d’écoulement par lesquels le fluide peut passer du conducteur dans le sol, on l’obtiendrait aussi en épanouissant en quelque sorte le métal, en amenant la barre conductrice, par l’action du laminoir, à être une large plaque, en étendant autant que possible la surface destinée à pénétrer dans la terre. Il y a même tel développement de cette surface qui dispenserait, je crois, de rien enfoncer dans le terrain, qui rendrait un contact superficiel suffisant. Il doit en être ainsi, par exemple, dans les édifices entourés à leur base d’une bordure en plomb ou en fer-blanc qui est ployée à angle droit de telle manière que l’une des faces de l’angle est appliquée contre le mur, et que l’autre repose sur le sol. Que le conducteur touche bien cette bordure, et le fluide qu’il reçoit de la tige dans le temps le plus orageux pourra s’écouler par un si grand nombre de points, qu’on n’aura plus à craindre ni jets lumineux ni détonation. Voilà, si je ne me trompe, pourquoi un monument tel que la colonne de la place Vendôme, reposant sur un large socle métallique qui lui-même touche par sa surface inférieure le sol ou le soubassement en pierre, peut se passer de conducteur.

Ordinairement, c’est en ramifiant le conducteur, et non par un laminage, que les constructeurs de paratonnerres