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Le conducteur et aussi la tige supérieure d’un paratonnerre doivent être assez gros, assez massifs pour qu’un coup de foudre ne puisse point les fondre. D’après tout ce que nous avons recueilli dans le chapitre xviii, on satisfera amplement à cette condition en employant des barres de fer ou de cuivre, carrées ou cylindriques, de 20 millimètres de côté ou de diamètre. Si les constructeurs donnent à la tige, surtout vers sa base, une plus grande épaisseur, c’est seulement afin qu’elle puisse résister à l’action du vent.

Pour garantir de la rouille les tiges et les conducteurs des paratonnerres, on les couvre ordinairement d’une couche de peinture. En Amérique, on a porté le scrupule jusqu’à choisir de la peinture au noir de fumée, à cause de la propriété dont cette dernière matière jouit, de donner aux composés où elle entre dans une forte proportion, la faculté de transmettre assez facilement la matière fulminante.

Le conducteur ne pouvant remplir convenablement son office qu’à la condition de se dépouiller de cette matière au fur et à mesure que la tige supérieure pointue du paratonnerre le lui transmet, il faut inévitablement suppléer au manque de conductibilité du sol par la multiplication du nombre de points d’écoulement[1]. Si le conducteur descend dans un terrain médiocrement humide et,

  1. M. H. Hare, professeur de chimie à l’université de Pensylvanie, propose de mettre, quand cela est possible, la partie souterraine des conducteurs des paratonnerres en communication avec les tuyaux en fonte destinés dans la plupart de nos villes à conduire l’eau dans les divers quartiers.