Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/368

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’était pas le seul qu’on eût en vue et qu’on espérât : en employant des pointes diversement orientées et diversement inclinées, il devait toujours, dans le nombre, s’en trouver une qui se présentât suivant la position la plus favorable, qui se présentât perpendiculairement au nuage orageux, quels que fussent sa forme, le nombre de ses faces et leur inclinaison. Tout cela doit paraître un tant soit peu subtil ; mais jusqu’à l’époque où, en répétant avec un grand soin l’expérience de Beccaria, sur laquelle nous nous sommes déjà appuyé (voyez p. 337), on aura établi qu’une pointe verticale enlève à toutes sortes de nuages plus de matière fulminante qu’une pointe inclinée, ou, mieux encore, jusqu’au moment où, en suivant la méthode du célèbre physicien de Turin, on sera parvenu à prouver qu’une pointe unique agit toujours plus fortement qu’un groupe de pointes disposées en étoile, on n’aura pas le droit de ranger les paratonnerres à pointes multiples parmi les conceptions qui ne méritent que le dédain. Je conviendrai néanmoins qu’en attendant ces expériences, il sera sage et très-suffisant de s’en tenir à la forme recommandée dès l’origine par Franklin[1].

§ 2. – Du conducteur.

C’est de la bonne construction et de la bonne disposition du conducteur que dépend principalement l’action préservatrice des appareils de Franklin.

  1. Je ne dirai rien ici de la méthode que divers constructeurs avaient adoptée, et qui consistait à employer pour extrémité de la tige du paratonnerre une aiguille de fer aimantée il est évident que l’aimantation était dans ce cas de nul effet.