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édifices des paratonnerres inclinés, les faits que je viens d’énumérer seraient trop peu nombreux ; mais, on se le rappellera, je voulais seulement établir que dans certains cas les tiges obliques peuvent être utiles.

CHAPITRE XLVIII.
de la meilleure forme et des meilleures dispositions à donner aux diverses parties dont un paratonnerre se compose.
§ 1er. – De la pointe.

Nous avons prouvé que si l’on ne veut pas, avec raison, renoncer à la propriété dont les paratonnerres jouissent de décharger peu à peu et silencieusement les nuées orageuses de leur matière fulminante, il faut que la tige se termine par une pointe très-aiguë. Faisons cette pointe en fer, et la rouille provenant de l’action de l’air et de l’eau la détruira bientôt, et bientôt elle sera émoussée, et sa propriété soutirante s’affaiblira de jour en jour.

On a d’abord paré à cet inconvénient en dorant la pointe de la tige en fer dans une certaine étendue. La dorure du fer étant très-peu durable, on a trouvé mieux ensuite d’adapter à l’extrémité de la tige, à l’aide d’une vis, une pointe en cuivre doré. Enfin, des pointes de platine remplacent généralement celles de fer et de cuivre, depuis que les progrès de la métallurgie permettent de les fournir à des prix très-modérés.

Les pointes de platine sont préférables à celles de cuivre, non-seulement à cause de leur inaltérabilité sous l’action de l’eau et de l’air, mais aussi à raison de leur