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depuis ce pommeau le long des angles de la flèche, qui est couverte de tuiles vernies au four. Ces bandes vont aboutir à une gouttière horizontale qui fait tout le tour de la base de la flèche, et se vide, au moyen de deux tuyaux de métal fort épais, dans deux grands réservoirs de cuivre qui sont toujours pleins d’eau. Du fond de ces réservoirs partent deux longs tuyaux de cuivre, qui descendent du haut en bas, se réunissent dans un réservoir commun, et de là vont se rendre dans une pompe à incendie qu’ils remplissent toutes les fois qu’il pleut. Cette pompe communique, par des égouts de métal, avec celui qui verse l’eau de la pluie sur le pavé. »

Admettons qu’il pleuve (et il pleuvait beaucoup depuis une demi-heure, au moment du coup fulminant du 12 août 1783), et l’on aura, comme nous le disions tout à l’heure, dans l’ensemble de barres, de plaques et de tuyaux métalliques, un paratonnerre presque à l’abri de toute objection.

Une aile de moulin à vent (le moulin de Thoothill en Essex) est au repos dans la position où elle fait avec l’horizon un angle de 45 degrés. Le tonnerre, partant des nuages, vient la frapper, en 1829. Qui ne s’imaginerait que le point de collision sera la partie la plus élevée de l’aile ? Il n’en est rien cependant ! Le milieu de l’aile porte un boulon en fer : c’est sur ce milieu que la foudre se précipite ; toute la portion supérieure reste intacte ; les avantages d’une plus grande hauteur sont compensés et bien au delà par la présence, dans la partie inférieure, de quelques kilogrammes de métal.

S’il fallait prouver que toujours on devra établir sur les