Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 4.djvu/364

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le troisième étage et le toit étaient restés parfaitement intacts.

On aurait pu deviner ces effets, d’après les observations de diverses personnes qui se promenaient sur le bord de la mer. La ligne que suivait le météore paraissait le conduire tout juste au milieu de la façade de la maison. C’est là seulement qu’il se brisa, qu’il se divisa, qu’il se partagea en plusieurs rameaux.

Le 12 août 1783, la foudre endommagea le clocher de la cathédrale de Lausanne. Elle tomba d’abord sur une barre de fer horizontale servant de lien à deux petites colonnes situées aux deux tiers de la hauteur de l’édifice. Il n’est pas douteux que le trait fulminant avait eu cette direction peu ordinaire : une personne digne de foi le vit distinctement s’élancer sur la barre ; le docteur Verdeil, à qui l’observation fut immédiatement communiquée, se livra, en conséquence, aux recherches les plus scrupuleuses, et ne découvrit au-dessus de la barre de fer en question aucun indice quelconque de l’action de la foudre.

Ce coup latéral et dirigé sur un point si éloigné de la sommité du clocher est d’autant plus remarquable, que l’édifice se trouvait fortuitement pourvu d’une sorte de paratonnerre.

« Au sommet du clocher, dit en effet M. Verdeil, est une espèce de pommeau à huit faces longitudinales, surmonté d’une longue verge de fer qui sert de pivot à la girouette, et qui se termine en forme de fer de pique. Ce pommeau est recouvert de plaques de cuivre dans toute sa circonférence. Huit bandes du même métal descendent