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fulminante n’étaient pas terminés par des surfaces à peu près horizontales, les portions les plus élevées des édifices ne jouiraient pas incontestablement du fâcheux privilége que nous venons de leur attribuer ; or, chacun doit se rappeler ces lambeaux de nuages qui, dans des temps orageux, descendent presque jusqu’à terre, et que la masse générale traîne à sa suite partout où le vent la transporte. Rien n’est moins propre assurément qu’une tige verticale pour décharger peu à peu et en silence ces nuages pendants. Au contraire, un paratonnerre horizontal ou très-incliné produirait cet effet à merveille. Je n’entends pas, au surplus, réduire à ce seul rôle les paratonnerres inclinés : ils doivent servir encore à recevoir les coups foudroyants, qui sans eux auraient frappé les faces latérales des édifices. Croit-on, avec quelques physiciens, que jamais ces faces ne peuvent être exposées au même degré que l’ensemble des parties culminantes ? Ma réponse est toute prête : elle consistera dans divers faits que j’ai recueillis et qui ne me semblent pas laisser place au plus léger doute.

M. Alexandre Small écrivait de Londres à Franklin, en 1764, qu’il avait vu, devant ses fenêtres, un trait fulminant très-vif, très-délié et assez bas, se mouvoir, sans zigzags apparents, dans une direction à peu près horizontale, et aller frapper un clocher fort loin de son sommet.

En septembre 1780, un violent coup de tonnerre tua deux hommes au rez-de-chaussée de la maison de

M. James Adair, à East-Bourn. Au premier étage, où il pénétra par une fenêtre, il fit aussi beaucoup de dégâts.