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des pauvres de Heckingham (comté de Norfolk), le 17 juin 1781, malgré les huit paratonnerres dont elle était armée. Le point que le météore frappa d’abord se trouvait situé à un des angles inférieurs du comble. Une large plaque de plomb le recouvrait.

De ce point au paratonnerre le plus voisin la distance horizontale était de 17m.76. La sommité aiguë de la tige ne s’élevait pas au-dessus du niveau du point foudroyé de plus de 6m.70 : c’était moins que la moitié de la distance horizontale, du point que la foudre frappa au prolongement de la verticale de la tige ; le point était donc en dehors du cercle que, d’après les opinions reçues, le paratonnerre pouvait protéger efficacement. Ici encore, on était en droit d’observer que les conducteurs ne se terminaient pas dans un sol suffisamment humide.

Le docteur Winthrop, de New-Cambridge, rapporte qu’un arbre fut frappé par la foudre et sillonné dans toute sa longueur, quoiqu’il ne se trouvât éloigné horizontalement que de 16 mètres du paratonnerre établi sur le clocher d’une église.

Si le clocher dépassait le sommet de l’arbre de 8 mètres ou plus, comme il paraît naturel de le croire, le fait cité par le docteur Winthrop serait directement contraire à l’idée que le rayon d’action d’un paratonnerre doit être mesuré par le double de la hauteur verticale absolue de la pointe de la tige au-dessus de chaque objet.

Une écurie appartenant à William Littelton, gouverneur de la Caroline du Sud, fut frappée par la foudre et très-fortement endommagée, quoiqu’elle ne se trouvât